Excellent, rafraîchissant, de très bon goût, spirituellement
sain, un zeste féminin et citadin quand même. Le récit est bien mené, les
chapitres équilibrés : on ne quitte pas le fil de l’histoire. L’ensemble
se lit en deux heures, sans relâche.
Les personnages sont bien campés, peut-être avec l’exagération
qu’il faut pour mieux faire ressortir leur caractère. J’aime évidemment celui
du prêtre qui, au fond, est un aventurier. Fortement charpenté doctrinalement
et pastoralement, il est sans cesse dans l’action : beaucoup de
café et « bordélique à l’ancienne », surtout avec l’argent « qui
est un moyen »…
La vision du monde est globaliste : on va du Bangladesh
au Pérou en passant par l’Isère, Lyon et Paris – le moyen de transport courant est
l’avion. Mais ce qui relie l’ensemble, c’est le Christ – la Providence et la
communion dans une même foi chrétienne, pour certains nouvelle, pour d’autres enfouie
voire refoulée. Mais toujours la même fraîcheur, pour ne pas dire la même
légèreté. On est loin du mysterium tremendum, du sacré de Rudolf Otto, l’homme
écrasé par le feu de Wotan ! On est plus proche du bruissement d’un
souffle ténu perçu sur le Mont Horeb par le prophète Elie (1R 19,11-13).
La fin est un peu hollywoodienne : tout rentre dans les
cases. Cela permet donc de faire un très bon film grand public. Et pourquoi pas ?
Ce livre est à recommander, à offrir, à toutes les personnes
pressées : à lire sur la plage ou dans le train (ou dans l’avion) – bref il
est pour tous, de 17 à 87 ans !